Tout le monde dans l'équipe professorale de l'Institut avait fini par se mettre d'accord sur une chose : Marie avait été plus secouée qu'il n'était décent par son passage en zone occupée. Et comme elle refusait d'évoquer ce moment de sa vie avec ceux qui tentaient de lui en parler, Jean lui avait fermement suggéré de se rendre au cabinet de Sarah de la Rocha.
C'est avec agacement que Marie s'était plié à la demande de la télépathe rousse. Au fond, elle n'avait pas envie de parler de ses problèmes à qui que ce soit et la dite Sarah ne lui avait jamais été très sympathique. De plus, il y avait certaines choses qu'elle préférait garder pour elle jusqu'à la fin de ses jours. Elle pinça légèrement les lèvres en pensant à l'expression compatissante du Phénix.
Marie avait fini par prendre conscience qu'elle mettait ses camarades mal à l'aise. Elle n'en souffrait plus et s'était surprise à se sentir de plus en plus indifférente à tout, comme si on l'avait anesthésiée. Lorsque les autres s'écartaient de son chemin avec une expression gênée, elle se contentait de leur jeter un regard froid et de continuer sa route.
Ce jour-là, Marie portait une jupe blanche un peu au-dessus du genou, un débardeur rouge et une veste noire. Ses talons hauts ne produisaient presque aucun bruit sur le sol, car elle utilisait sa télékynésie à petite dose pour donner une légèreé presque surnaturelle à sa démarche. Elle entra d'un pas déterminé dans le cabinet de Sarah, se signala à la secrétaire, puis alla s'asseoir dans la salle d'attente