"Bonjour, Mlle Perez."
Sa voix calme perçait le silence dans lequel les jardins du Manoir des Vengeurs semblaient plongé ; la même voix qu’il y a quelques mois…ou peut-être pas entièrement. En le voyant, peut-être y avait-il de changé, quelque chose de mois figé dans la démarche et dans les traits. Il marchait tranquillement vers elle, les mains dans les poches, comme s’il venait de terminer une agréable promenade dans le jardin ; dans tous les cas, sa présence ne semblait pas l’étonner. Elle aussi, Tony le voyait, avait changé. Et qui ne l’aurait pas fait… ? Deux personnes résolument impliquées dans cette guerre, chacun de son côté et dans des rôles bien différents. Lui, protégeant cette ville, et elle, prisonnière. Maintenant qu’elle se trouvait là maintenant, peut-être que son rôle allait en venir à…autre chose ?
"J’ai été informé récemment de votre retour en zone libre…je pensais bien je vous passeriez par là." Il eut un sourire, plus le même qu’avant ; sûrement plus chaleureux, plus humain. Ce n’était pas seulement de la courtoisie, le Vengeur était réellement heureux. Il y aurait beaucoup de peine encore à surmonter pour ces personnes rescapées…mais déjà, le simple fait d’avoir pu retrouver tellement de personnes en vie était au-delà de tout ce que l’on aurait pu imaginer.
Il n’avait pas oublié les analyses de l’échantillon qu’elle lui avait laissé…loin de là, l’information était en train de défiler dans ses pensées alors qu’il la regardait. Oui, les résultats étaient certes…intéressants…Un mot bien pratique pour nuancer son propos. Entre passionnant et…bizarre? Le premier était trop émotif à son goût, et le deuxième…assez ridicule, appartenant au domaine de ce qui étai inexplicable. Même après avoir vu tant de choses dites "étranges", il était certain qu’il y avait toujours une explication sensée, scientifique. Des constats qui entraînaient des explications…Et maintenant, à force de chercher, il manquait des pistes…et il se posait autant de questions qu’elle sur le sujet ! S’étant délibérément impliqué là-dedans, en détectant les pouvoirs qu’elle renfermait, il l’avait elle, à son tour, impliquée dans les Vengeurs. C’était comme s’il aidait déjà une co-équipière. Pourtant, en voyant l’expression de son visage, le milliardaire avait l’impression…qu’elle avait plus de réponses à lui fournir que de questions.
Le soleil éclairait doucement la scène ; il ne faisait pas très chaud, mais le froid ne persistait pas comme à leur dernière rencontre. Il fallait dire que…sous le ciel de la zone libre, pour celui ou celle qui était resté captif de l’autre côté pendant des mois, ce soleil pouvait paraître aussi radieux que celui d’une belle journée d’été.